Souvent, lorsqu’on cite un genre littéraire, des noms d’auteur-ices-s nous viennent spontanément, comme si nous avions associé un genre = un auteur. Mais l’inverse est-il vrai ? Peut-on toujours dire : un auteur = un genre ?
Certains auteurs font ce choix : ils ont un genre de prédilection (polar, sf, romance, etc …) et ils écrivent la grande majorité de leurs romans dans cette classification. Loin d’être un mal, ils fidélisent leur lectorat, ils savent d’avance pour qui ils écrivent, les lecteurs en redemandent et savent où les trouver. Car dans une librairie, tout est classé par genre, on ne mélange par les torchons et les serviettes, et en l’occurence la fantasy et la littérature blanche quoique … certains flirtent avec le fantastique sans qu’on les taxe de littérature de l’Imaginaire, mais c’est un autre débat. Il me semble d’ailleurs que la littérature jeunesse/ado/YA est plus souple sur ces catégories qu’en littérature adulte où chaque roman doit rentrer dans une case.

Certains auteurs tentent de mélanger plusieurs genres dans un même roman. Je m’y essaie aussi parfois, et ce n’est pas évident pour ensuite le décrire auprès des lecteurs. Les Amants des Pierres Levées = Romance ou Fantasy ? les deux, mon capitaine ! Et cela m’a valu de gros doutes au moment des soumissions …
Parce que je me sens multi-genre, ou pour mieux dire éclectique.
Eclectique : Qui adopte en toutes choses ce qui lui plaît, qui est capable d’apprécier des choses très diverses sans esprit exclusif . Ex : Un homme éclectique en littérature. (Larousse)
Tout comme dans mes lectures, mes histoires viennent de tout bord : imaginaire ou contemporain, avec ou sans romance, légère ou dramatique, pour les adultes ou les enfants. C’est ainsi, je ne me referai pas et j’essaie de m’en faire une raison.
Mais mon lectorat, peut-il se retrouver là-dedans ? Ma première publication est une saga de fantasy. Mes prochains romans sur la table de travail sont : contemporains, historiques, jeunesse …
Je lis tout autant Jojo Moyes, Guy Gavriel Kay ou Marie-Aude Murail. Il existe un tas d’auteurs et d’autrices qui me font rêver par leur talent et leur imaginaire. Sans prétendre les égaler (au contraire, j’ai l’impression de courir après eux), mes histoires me viennent dans chacun de ces genres si différents.

Mais comment fidéliser un lectorat ? En faisant cela, je n’écrirai pas forcément pour les mêmes personnes, non ? N’est-ce pas se tirer une balle dans le pied ? Il semble déjà difficile de convaincre des lecteurs quand on débute, mais si, à chaque roman, je dois tout reprendre à zéro ?
Mais après tout, je suis autant une autrice éclectique qu’une lectrice éclectique. Je ne suis sûrement pas la seule, non?
Et finalement, pour qui écrit-on ? Soi-même ou les autres ? Je sais d’avance que je ne pourrai pas me cantonner à un seul genre. J’ai besoin d’espace, de curiosité, de défis à relever. Et surtout je n’y peux rien si mon inspiration me joue des tours ! Alors j’ai décidé d’en prendre mon parti. De sauter d’un genre à l’autre au gré de mes envies littéraires.
Est-ce que le risque sera grand pour ma carrière encore débutante ? Je reviendrai vous le dire dans quelques années, si j’aurais réussi à éditer d’autres romans et si ces romans différents auront trouvé leurs lecteurs.
Et vous vivez-vous une expérience similaire ? Pensez-vous que ce choix est raisonnable ? Avez-vous des exemples ou contre-exemples ? Je suis preneuse de toute expérience !